1
fleur de hasch je creuse ta bouche tu larmes une bulle de
licences (savoir trempé, multicolère) un orchestre falsifié bégaie la peine je
lape ta morve quelques restes liquides (coca-cola) sur ma langue les mots
s’encornent
2
tout s’use on vieillira sous des montagnes de solde je
marche œil albumen pieds spongieux sur des passerelles vermoulues s’écaillent
les mouettes les petits enfants et nos anciens désirs
le soir à l’abri des palmes — plus de cages, d’interdits
mineurs, de discours ammoniacs — on avance à flots (sans se tenir) avec des
fibres inventées le rêve s’incruste dans l’orbe du tabac — pilules fondante,
onguents miellés
3
à Claudine
passacaille et ratamouille obélisque des grands fonds
envergogne et zigzotant sirop de tous les diables ---------- ah ! mes
perfusions de bazar ---------- peut-être ouais mais quel trip toutes seringues
abolies en désorience et fichemolle
"Bof ça dépend où tu tiens ton piment ?"
queue de rat et raplapla allons-y gayment dans l’alvéole des mistoufles
bordure du rédéda caille morte etcétéra ---------- on en verra de plus joviales
sous ton appel aux dieux farceurs je ne
te dis que ça : caracole la cornaline bijou de fou drop des fougères
---------- bon
4
A Francis C.
pancarte d’éden (les alizés au dépôt ?)
—O—
chant des folles soprani belles libellules des loggias
foulards noués des endormies en ultima preghiera
star des songes muets tu balbuties en libre arbitre un
programme de filles en mélanges (histoire d’y croire un peu)
Larme de paille en colegram ces archives de la mémoire
l’illustration/les dégâts
(bouf ouf bouffi
le petit nombril)
"T’es pâle, t’as les yeux mâchés, t’as la tête de
quelqu’un qui va dégueuler" parole d’inconverti on y reviendra au magma
sans permission en oubli petit tout petit pygmée sous les immeubles à ras
l’asphalte
5
à Claude
en langues lisse et râpues dans l’entrecuisse poissé —
odeurs nicotine — à petits coups ciguë sur la déhiscence du cul ---------- des
salves quel premier passage ? la large queue gorgée peut-être ----------
pour remède à l’absence je branle ma grenade ---------- dans les yeux — tout le
masque — ta semence en bouillie
6
vermeil au centre de l’orange les mains claquent je pars en
zone fortuite avec vous nomades extérieurs (je dis tout et son peuple) je ne
décortique plus rien — ni le grain ni la pelure — je pars ailes au talon un
serpent fouit le combat est amène c’est une pluie de cendres dans ma tête
continue tambour le grand mouroir est là une chandelle/le ciel étoilé
(MAZZZZZDA)
7
tu insistes le regard caramel (rire roulade en éclats de
coquille, girouette des mains cassées) je te guette et ne fièvre sous les
parapluies des platanes Neptune des dauphins cracheurs je te guette et te
braise sur la place ambulante visage au font doré dans le ru d’une foule
surexposée
8
tout est foutu dès le départ le cerveau est un cimetière de
cellule usées un cordon pète
MAMAN !!!
l’eau fugue les murs couvent des ombres lisses ta souris se
déglingue j’entends des clavecins (nocturnes en archipel) je suis un
garde-vivre des abeilles s’y cognent on dirait des chamailles dans un fouillis de
plumes ---------- il ne faut pas laisser la pipe refroidir
9
blue star et pickpocket pub tête de lama œil arc-en-ciel
radotant Colombo café soluble affiches réclames bagues et bulles Hollywood un
soir de marasme tu voyageras autre camp semelle variée sur la fumée sacrée du
bâton ceylanais plane le sitar sirène d’exode ou chant cygne de l’homme broyé
ici dans la maison d’Europe
10
le taxiphone se tait les grues obscènes crèvent le ciel mon
désert est régal je vois des yeux glacés au fond du verre (je + x) le
ventilateur ne couvre de lierre on sue l’alcool le tabac nous écharpe GO ON mon
âme la voie n’a pas d’issue on a brisé les ( )
mégots à terre bout mâche
1977/1980, revu 1985,
paru dans Rectangle n°7, juillet 1985
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