Les aucuns sont mortz et roidiz ;
François Villon.
Pour :
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à petits pas, à pas comptés, car le temps ne griffe plus l'émail fendillé des pendules, à pas de loup ( quand on en parle ), mon loup, mon gros, mon p'tit, ma louloutte, il faut aller, on sait depuis toujours que des nains très mous, très coriaces, habitent les éponges, les lichens d'hiver, l'entre-deux des garçons, des nains bottés, palmés, en capuche, en scaphandre élastique, aller, glisser comme une vieille clouée à son caddie, joyeuses jadis les poussettes des frairies agricoles, une vieille qui perd ses eaux, ses cheveux à poignées, glisser, traîner savates d'une feuille morte et jaune à l'autre, rouge, tavelée, grignotée, les poussettes des premiers-nés, ô fils de nos viandes folles, de nos gâteaux de chair! tâtonner, tanguer du fauteuil au muret, les patineurs sonores, ces biches à roulettes, casquette haute saluent le trépassé, à la une la mort lente, l'issue fatale, d'un incroyable courage, seconde après seconde, s'asseoir à demi sur ses os, inspirer, soupirer, laper le ciel liquide, le dernier jus, le vin sucré des trempettes, sur la pierre dure malgré la mousse, le feu du ciel, le muret, les arrosoirs d'été, une image encore, la première à venir sous le papier d'argent, un zèbre d'Afrique, un volcan cracheur, onze footballers, un pygmée tout nu, grand-mère dans sa jeunesse, son nom soit sanctifié, son mouchoir gras, son parapluie, et tutti chianti comme disait le cousin Chiche, chiche qu'on s'embrasse, qu'on se mouille la bouche, chiche qu'on le fait debout, sur l'estrade, le prie-dieu, dans les coins, dans les foins, des nains hirsutes qui vivent sous la langue, dans la poche des joues, dans le méat du monde, des nains velus qui nagent en eaux troubles, rallies d'enfer, grands 8, circuits sanglants, chiche que t'en crèves, cache-tampon, courses en sac, attrape-moi nigaud, toussoter, crachouiller, frémir quand les pigeons fracassent les corniches, nos patineurs casquette basse culbutent en riant, vomir le lait, la figue nouvelle, une heure de sueur pour la cueillir, l'éplucher, vomir la chose, l'alphabet du désastre, dedans, K.O., gros lot, les majuscules d'apothicaire, par hasard, un pour mille, quitter le muret, la brise est un rasoir, se déplier en rêvant d'ascenseur, de ressort à boudin, lâcher les fourmis, lâcher les nains, un guerrier de théâtre défiait les grands brasiers du camp, enfant déjà comme un cabri au-dessus des moutons, des barrières, au-dessus des comptoirs, reculer, vaciller, les torches épuisées, la chandelle morte, s'écraser, plus de lune, ramper, araignée de douleur, jusqu'à demain, jusqu'au mieux, au moins, gravier du soir, espoir
Décharge n°74, septembre 1993
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