Il y a une ville imaginaire, des villes qui semblent vraies, des bouts de villes qui se superposent, des lieux clos, des carrefours, des coins d’enfance. Ai-je vécu ici, un jour, dix ans, trente ans, ai-je été cloué sur place, chassé de ces murs, de ces remparts ? J’ai marché, toujours marché, longtemps marché, je me suis assis à la terrasse des cafés, ou sur des bornes, des bancs moussus, j’ai pris des bus. Je déplie la ville, je la pèle, je la peins. Il y a les pierres, les habitants, les passants, des vivants et des morts. Il y a des mots dans la ville, des lumières qui n’appartiennent qu’à elle, il y a des murmures, des klaxons. Il y a des ruines, des ordures. Je quadrille la ville au petit bonheur, au petit malheur (des ombres restent dans l’ombre), je bâtis ma ville dans la ville ; trois pavés suffisent, un ciné de vitrines.
Radio France, août 2001
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.