mardi 24 février 2009

Un dessert posthume




"Qu'est-ce que tu m'as porté ?" J'ai oublié l'anniversaire du petit.
Le lit mortuaire est dressé dans la salle à manger dont on a fermé les volets. On déjeunera "comme on pourra" dans la cuisine contigüe. La veuve implore : "On ne change pas les assiettes, on n'aura pas le temps de tout ranger avant la levée du corps." En toute hâte, je vais acheter des bougies bleues. La même boîte sert à décorer le gâteau et à maintenir au chevet du pépé une clarté vacillante qui projette sur le mur le profil animé d'un visage roide et crispé.
On a retrouvé, la veille, le pépé effondré sur ses paniers de pommes blettes, un marteau à la main, les vêtements trempés par la piquette qui s'était écoulée de la barrique débondée. On ne sait pas encore depuis combien d'heures, de jours, il gisait là. Les voisins ont averti la famille partie en vacances automnales. Seul, il gardait la quincaillerie.
— Tu as pensé au désodorisant ? On sait jamais, si ça sent !
On prend l'apéritif, avec une grande discrétion il est vrai. La fille de la mercière, un peu troublée, des sanglots dans la gorge, offre gravement un paquet enrubanné au petit et, d'un air enjoué, vocalise à la cantonade : "Je vous souhaite mes joyeuses condoléances !" On échange quelques regards d'indulgence et de pâles sourires prudents.
Tout le monde passe à table. Une place reste vide. Le potage est refusé avec dignité et affectation par la plupart. On ne peut rien avaler quand on souffre et l'on se doit de souffrir plus que son voisin. Le silence est interrompu par des bruits intempestifs de déglutition. Un affamé.
Des coups à la porte. "C'est pour la mise en bière !" Une bouffée de fraîcheur mousse dans la pièce. On éloigne le petit. Les ascètes volent une rondelle de saucisson, finissent goulûment leur verre, la mine contrite.
      Sur le mur, le pépé tremblote encore. La mémé a demandé un sursis de quelques heures. Elle répète inlassablement : "Grand changement de l'hiver au printemps !" Peu importent les saisons.
Le sillage parfumé du pâté maison entraîne les premières marques de satisfaction. Mais, on ne cesse de gémir.
— Lui qui l'aimait tant ! — II lui aurait fait un sort ! — Fallait pas lui en promettre ! — Ce sont ses truffes. Il marchait bien mal, pauvre vieux, mais pour ça il avait des ailes ! — Une fois, la truie l'avait renversé !
On exhume des souvenirs légers, à voix basse, en s'excusant un peu.
— Non, pas le pilon ! — Pour la peau, je suis preneur ! — Moi, le croupion !
On gomme les colères, les disputes des fins de repas bien arrosés.
— Tiens, je reprends des petits pois, c'est pas parce que... — Qu'il faut se laisser...
Puis, les anecdotes s'étoffent avec moins de réserve. Le ton s'élève. On conteste les dates, les lieux, les paroles. Chacun soigne son rôle auprès du défunt : confiance, soutien, affection, complicité.
— C'est qu'il était pas commode le pépé ! — Tais-toi et sers le vin ! L'autre bouteille, elle est meilleure !
Le gamin, trop délaissé, martèle la table de ses poings : "De la piquette ! De la piquette !" Il n'y en a plus. La grand-mère colore son verre d'eau d'un filet de grenadine. Rien n'y fait. Crispations. Menaces. Larmes. Fessée.
— Bon anniversaire !
L'aîné des petit fils prend son cousin sur ses genoux, le conso le. Puis, sans hésiter, très calme, avec un rien de provocation et malgré les soupirs de réprobation, il lui explique ce qui se passe autour de lui.
— Mais alors le pépé il dort pas ? — II faut finir le canard ! L'enfant retrouve ses jouets neufs, chantonne un air informe.
Personne n'ose plus le faire taire. Mais, le grand cousin n'en reste pas là ; il propose une dégustation de vin vieux, celui de la grande année. Mimiques d'acceptation. On savoure, les langues claquent, on se ressert, on papote.
— Pour ça, il était radin ! — Une tête de mule ! — Un caractère de cochon ! — Ce n'était pas un saint, mais il avait bon cœur...— Avec ses vaches, pour sûr !
Le plancher du premier étage craque. Le silence retombe aussitôt. Seul l'enfant continue de fredonner. On repose les verres, on ne mastique plus. De nouveau, les yeux se mouillent, les cernes se creusent. Tous fixent le haut de l'escalier. Elle paraît, sa fille habillée de deuil, pâle, un peu chancelante et, parce que ses gestes dénués de tout artifice reflètent, dans la variété des grimaces des abonnés du crêpe, une douleur réservée, forcément sincère on pourrait, comme au théâtre, applaudir. C'est la déconfiture des pleureuses officielles.
Le petit souffle le gâteau. On porte la crème fouettée.
— Ce goût ! Tu n'as jamais voulu me donner ta recette.
Par un battant entrouvert de la porte de la salle à manger, la grand-mère aperçoit l'enfant qui s'emploie à barbouiller le pépé de pâte fondante. Elle hurle, s'étouffe, crache et son dentier tombe dans l'assiette fleurie, véritable porcelaine de Limoges, entre un éclat de truffe et les reliefs d'un aileron de canard. C'est un fou rire général. Les visages simiesques, déformés par trop d'application à la souffrance, connaissent un séisme de force 7, les pommettes blêmes s'empourprent, les bajoues s'agitent en vagues successives. La lèvre supérieure outrageusement amincie et rentrée la veuve rit à l'unisson.


La poire d'Angoisse n°104-105, octobre 1986

Zarah





lpda n°41, juin 1985



Préface aux "Morceaux choisis" par François Huglo



Préface aux Morceaux choisis de Michel Valprémy, Les Contemporains, 1991
par François Huglo



I. L’HOMME (PAS ASSEZ)



Autoportrait à la Gide. Une gandoura recouverte d’une veste d’intérieur en lainage écossais. Des chaussettes. Il s’excuse, il “a l’air d’une vieille femme”. Six jours consécutifs de son journal marquent dix heures. Il a bu du café, fumé, taillé des crayons. Intimidé par le silence, il écrit en musique. Robin, l’été, la campagne, la demeure “à la fois cossue et intime, où le goût, en cette époque de fléchissement des élégances, règne, si j’ose dire, des caves aux mansardes”. L’hiver, Bordeaux, le sanc­tuaire décrépit, l’appartement modeste, où il exploite son “côté misérabiliste”.

L’HOMME, l’autre homme ou “notre homme”, le diable. Petit-Gris, l’escargot sur la gidouille d’Ubu. Il est “le juste, l’homme plus que l’homme (...), le Dieu vivant”. Trop plein de lui-même pour errer jamais, il est ce qu’il a, un nom. Il a ce qu’il est. Nommé, il a l’estime, l’adoration, de l’innommable. Grâce à lui, le frère lapide la sœur. Par lui, les sexes sont distincts, purs. Il est le pur qui désigne l’impur. Il dit: “ta peau est une percale sur une motte de fumier. Tu es mon crachoir des commodités, un trou”. Seigneur et maître, il exige “obéissance et lubricité”. Les mains du guerrier saint, du fou de Diên Biên, “n’ont pas saigné que des poulets”. Il est le boucher, le “flambeau du monde”, sa “colonne” est “l’éloquente”. Il éclaire, il est le verbe. Il tient le couteau de la loi. “Il disait qu’il me protégeait de moi. Les yeux baissés, je répondais oui”. Totem, fétiche, il est le dindon qui “a forcé sur la décoration”, et s’acharne sur la “Cendrillon de la basse cour”. L’esclave de son propre pouvoir, plein à craquer de sa rayonnante, ardente identité, “bêtement bascule (...), remonte et retombe jusqu’à la tombée de la nuit”. Pitié pour l’homme, l’oiseau solaire, le Phœnix, et la ridicule mécanique du Casanova de Fellini.

LA FEMME, “fifille qui/ en fait trop/ des tropes - pisseuse, des histoires/ des chichis”, selon Sylvie Nève. Sa descente aux enfers décrivait les fureurs phallocrates de Z.S. Shol­lap. Reprenons Valprémy. Les pages, voisines, se font vis-à-vis. Hommes contre femmes, “mascarade inique” contre “soumission béate”. Chez Sylvie Nève, “Ishtar, l’antique putain”, chez Michel Valprémy, Laïs, la courtisane. “Qui est la santé de la terre? Moi, Laïs!” L’Eternelle, l’éternelle victime. Rose “sort de terre comme les ressuscités”. Corps “pollué, pourfendu”, elle porte tous les péchés du monde, elle est punie. Couronnée d’épines, Christ et ro­sier, Catherine de Sienne. Prisonnières des jeux de sauvages, de cannibales, les filles “hurlent, se débattent pour rien”. Ce sont des pas grand chose, “des étudiantes éméchées, des dresseuses de chiens, des pigistes replètes”, ou la “fracassée”. Au pire, la tante Amélie, au mieux mémé, avec ses chaussettes rayées jaune et noir, “la reine des guêpes”. Pitié divine, pitié pour les femmes. Pitié pour Dieu. Ce sont les fuyardes, les pillées des guerres, la mère ou la grande sœur “dont les jupes et les cheveux brûlent”, et de leurs bras comme de leur ventre, le bébé tombe.

L’ANGE pleut. Il est l’innocence céleste. Dans les monochromes blancs de Luc Lauras, peintre “coupable de son inno­cence”, Michel Valprémy voit “les confins d’un nouveau monde, des limbes, un lieu d’exil éternel”. La grâce marche à petits pas, c’est le “petit trépas des feuilles”, la “petite enclume de lumière”. Le ciel est promesse. “Le gueux prédit beaucoup de lu­mières dans le val étranger”. Promesse d’un message, d’un messager. “L’homme à la peau d’écume, au ventre lisse, ne viendra plus (...) l’homme plus blanc que lilas n’ouvrira pas la porte du désert”. Le sexe des anges? Ils ont “un bas-ventre qui, de loin, les fait passer pour les représentants de l’autre race, celle qui enfante, la race haïe”. On dit aux anges: “Toi, tu sens encore l’algue, tes joues gardent l’empreinte du sexe de ta mère”. On les rejette au ciel, aux limbes, à l’innommé. “Ils appellent mères et sœurs, leur haleine répand la puanteur du lait”. S’ils sont purifiés, c’est d’avoir appris des maîtres les “vertus initiatiques de la douleur”. Ils sont l’enfance, Courtequeue nommé par Rose “lumière de ma vie”. Ils sont les yeux, ces “œufs du ciel”. Ils ont le vrai nom de l’amour, qui pour Colette “refoule et condamne tout autour de lui, est légèreté”. Pitié pour “la guimauve, fleur des fleurs, la sentinelle des maisons cassées”, pitié pour le “godiche à la fleur de mauve, le nageur désuet qu’une flaque épouvante”. Pi­tié pour Chichi, pour Quichotte, pour l’ange. Pitié pour l’errant, tombé, perdu, le signe. Pitié pour l’enfance, qui “voit le désert”.



II. L’ŒUVRE (TROP)



Michel Valprémy “tombe en enfance”. Il ne cède pas à la nostalgie, bien au contraire. Il s’accorde, selon le mot de Bobil­lot, “des privations comme d’autres des privautés”. Il aiguise crayons, style, calligraphie, mémoire, avive une ancienne dou­leur, persuadé, comme Deleuze, que “la couleur est dans le corps, la sensation est dans le corps et non pas dans les airs”. Il cherche en lui-même le nid de ronces, ou la “chambre orange” bâtie par l’enfant, rideaux et planches filtrant toute la lumière de “l’été de mes septs ans”. Si la poésie “travaille” comme le bois, le rêve, chacun des cinq sens est travaillé comme une pâte, une viande, une peau. Il décompose le chant du coq en un prisme de matières, emprunte aux peintres, cuisiniers, tanneurs, hongroyeurs, couturiers, jardiniers, les mots précis de leurs travaux. Dire l’empreinte des sensations, c’est ouvrir, à vif, leur incision, réveiller la cicatrice.

Citons encore Colette: “(...) la catastrophe amoureuse (...) au cœur le battement, aux mains le froid annonciateur, dans tout le corps une célébration de l’angoisse (...) suprême intrus, le désir (...) le bas acquiescement (...) le supplice du germe sous la terre, le tourment de la plante que sa hâte, son devoir de fleurir vont jusqu’à déchirer...” Germination scorpionne, et la fleur “poudroie sur l’ordure”: nous revoilà chez Valprémy. “Mon plaisir, un plaisir fatal fut à l’origine de la faillite. Au centre d’un univers en dissolution, au centre partout, nulle part, je fus enfin séparé de moi”.

On songerait aux chants des enfants morts de Mahler, si le chant du plaisir n’était pas l’inscription même de la mort dans l’enfance, et la chute de l’ange. Michel Valprémy voit dans les tissus pris dans la pâte, et plissés, des corps figurés par Luc Lauras, des “dalles funéraires au royaume des enfants morts, de l’enfance morte”. Ce royaume a le “rire figé” de Crevel. Un dé­luge de boue menace les cruautés festives. Nommer Venise est inutile. Dire plutôt “lumière de la mémoire”, ou, avec Matisse, “espace spirituel”. Dire “j’étais un lilas d’avril, un oiseau, une charogne (...) la treille du fumier”.

Paradoxalement, l’artifice — la forme — est nécessaire à la résurrection de l’impression vive. Il faut que la lettre tue, pour vivifier ce que tue la durée appelée vie. “Le souvenir du plaisir fatal s’amollissait ; pour retrouver sa trace, je dus poétiser (...) Je vieillissais sans retenue”. Qu’on lui dise “Monsieur, votre planète est vieille”, il le mérite doublement, lui qui inscrit, comme le peintre, un “point de repère originel” dans des “éléments métaphoriques de biographie”. Son enfance est révolue, n’a plus cours, et moins encore le style qu’il châtie allègrement pour qu’elle avoue. Comment peut-on se passionner encore pour Gide, ce “vieux grigou”, et pour Pozzi, Maeterlinck, Louÿs ? Si, toujours comme Luc Lauras, Valprémy peint “la cruauté dans l’allégresse”, s’il dissimule, révèle, la part d’ombre, filtre la lumière, de l’enfance, par le plaisir de l’écrit, sinon celui d’écrire, la danse de mort des signes est seule à dire la “fleur du mal” qui pousse dans les “verts paradis”. Bain de jouvence et obsolescence, le style valprémyen, “plus joyeux qu’heureux” de s’infliger la discipline, est érotique au sens où l’entend Bataille : il “se laisse fasciner comme un enfant par un jeu, et par un jeu dé­fendu.”

Et si le réel, trop réel, était pris dans ce jeu qui attise l’excès pour s’en défendre ? Si la minutie des enluminures saisissait un secret, comme un paysage vu par la lentille d’un ancien porte-plume, ou encore un rêve, fidèlement reconstitué, de calligraphie ? Chaque texte de Valprémy réjouit par l’impression de réalité qu’il donne avec, et par, la plus souveraine des fantaisies. Il y a là toutes les odeurs de la terre, et tous les artifices du théâtre. Le décoratif est organique, et la “poudre aux yeux” un “poison subtil”. L’enfance à vif, c’est le “paradoxe d’une incandescente fraîcheur”. La confession saute comme une sotie. Est-ce la sincérité absolue qui accède à la pure fiction, drôlatique et atroce, tragique et grotesque, ou bien l’inverse ? On étouffe, dans l’œuf de cette œuvre. Trop lourd, trop léger ? Toujours posé sur une pointe. La gourmandise tient de la torture. Les feux follets fusent, si denses qu’ils tissent, de l’autre côté, un seul feu, immobile. Une harmonie, sauvée par ce qui la menace, perce à travers l’incongru, le cocasse. Scatologique avec élégance, roué avec candeur, Valprémy est à la fois classique et baroque. Gé­meau, cela tombe bien. Une chute ? Ingambe, il rebondit. Pro­digue à force d’avarice, il pèse chaque pierre et bâtit pour longtemps. S’il a du souffle, c’est qu’il écrit court.

Le plus court chemin, pour aller à l’essentiel, est ce­lui de la métaphore. Juste, précise, elle est le court-circuit. La perception même : le désordre d’un visage mal rasé “suscite l’image d’un fruit tombé dans l’herbe, d’une baie dans la broussaille”. Et son glissement vers le fantasme : des lèvres devrait jaillir un “jus de cerises chaudes”. La métaphore tisse, et sature, un réseau symbolique : “métaphore plus globale, quasi continue, au-dessus du texte”. Principe de réalité. Clé de voûte. Point de fuite. Mais déjà, l’architecte a gagné notre confiance.

Association des Amis de Michel Valprémy



Les Amis de Michel VALPRÉMY

 

C’est le nom d’une association qui vient de se créer.

Dans ses statuts, ses objectifs sont définis ainsi :

 

-      Promouvoir l’œuvre poétique, littéraire, artistique de Michel Valprémy

-      Faire éditer ou rééditer les œuvres de Michel Valprémy

-      Apporter une aide à de jeunes poètes

 

Comment atteindre ce but ?

Les statuts proposent quelques pistes :

 

-      L’organisation de rencontres, lectures, etc. autour de l’œuvre de Michel Valprémy

-      Faire éditer ou rééditer les œuvres de Michel Valprémy

-      Créer et gérer un site internet sur l’œuvre de Michel Valprémy

 

Mais, en réalité tout reste à faire, à inventer.

 

Chacun, qui souhaite continuer à travailler dans l’esprit de Michel, peut participer à ce projet et adhérer à l’association en remplissant le coupon réponse ci-dessous

 

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Bulletin d’adhésion à l’association Les Amis de Michel VALPRÉMY

 

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Les amis de Michel VALPRÉMY

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Bibliographie de Michel Valprémy

Ouvrages et plaquettes


Emblèmes évidés, Polder,1984
La boue, LPDA, 1984
Travaux obscurs, Interventions à haute voix, 1985
L'ingénu kaolin (avec Bruno Guiot), LPDA, 1986
La reine des guêpes, Plis, 1986
Paysages clos, Traces, 1986
Nota bene, Tuyau, 1986
Le distinguo, LPDA, 1987
Un cri dans le couloir, Polder, 1987
Cocagne, La Bartavelle, 1987
Rose, Raoul et Courte-Queue, Deleatur, 1988
Le jeune homme, la méduse, Plis, 1988
Il pleut l'ange, Verso, 1988
Chichi, le chevalier trempé, en collaboration avec Sylvie Nève, Cordialité de la rouille, 1989
Morceaux choisis, Les contemporains, 1991
7, impasse Gigogne, Ed. du Rewidiage, Plis, 1991
Ombre trouée, suivi de Notre homme, Les editions de Garenne, 1991
Miettes en sauce, Wigwam, 1993
L'appartement moutarde, Opales, 1995
Loin, Baiser moutarde, 1996
Artabax, Chienne d'Arlésienne, 1996
L'Oeil du guetteur, le Dé Bleu, 1997.
Gri-gri des cendres, Ecbolade, 1997.
Amoroso, Myrddin, 1998.
Pablo, les baigneurs, Opales, 1998
Clowns, Croque-morts, Editions du Rewidiage, n°90, 1998
Rouge pendu, Electre, 1999
Cadastre du clair/obscur, Atelier de l'Agneau, 1999.
Mailles, mémoire, Opales, 2000.
Tout le monde passe devant les vitrines, Atelier de l'Agneau, 2001.
Kiosque à paroles, Editions Voix, 2001.
Doloroso, Myrddin, 2001.
Albumville, Atelier de l'Agneau, 2002,
L'Homme aux gants, La Morale Merveilleuse, 2003.
Cibles, cribles, Editions Haldernablou, 2003
La Mamort, en collaboration avec Christophe Manon, Atelier de l'Agneau, 2004.
Le dit d'A.-M.B., Poignant Eglantier, 1995
Petits crapauds du temps qui passe,  en collaboration avec Jacques Izoard, Atelier de l'Agneau, 2006
Rose, Raoul & Courte-Queue, Des nouvelles de Deleatur, Ginkgo éditeur, 2006
Manips, Ikko, 2006
Cédille au çiel, avec une photographie de Francis Chaumorcel, Editions des Vanneaux, 2006
Cache-cache vinaigre : farsa comica, Piqué d’étoiles, Apogée, 2007
La Salpêtreuse, Atelier de l'Agneau, 2009
Lilas-zone, Inventaire, Editions des Vanneaux, 2010
Agrafes, Atelier de l'Agneau, 2011 (préface de François Huglo)




Textes parus en revue


(liste en cours de constitution)