dimanche 27 juin 2010

Comme effacé

Michel Valprémy

disparus dans le loisir de l'autre sans expliquer soudain le hasard ou de quel aimant
il ne resta qu'une trace le faisceau régulier inexplicite (d'abord) du spot dans l'oubli des lunettes et peut-être (n'inventais-je pas déjà ?) le sanglot secoué des glaçons mais rien autour n'avait tremblé craqué ni brume ni fumée aucun brouillard une anesthésie choisie (forcée ? question ultérieure) la douleur trancha la nuque et le sang incolore coula sur le tabouret les coussins les tables les murs l'œil s'égoutta je n'avais rien vu (ou si peu si pauvre) le ventre s'ouvrit comme pamplemousse juteuse juteuse viscères pendus rien d'autre aucune dérive pas même le pas la négligence du geste un laps figé glaciaire le silence cellulaire il n'y aura donc pas de notes photos diapos films toute condition occultée — mais vraiment le verre parle et l'on ne boit pas — nul frôlement une absence de salive et de contacts
l'oubli s’achève dans l'oubli la chute et la coupure des graminées




Inédit – 14/04/1981 - 1985 (dessin)

mardi 15 juin 2010

Nota Bene

Michel Valprémy














Tuyau n°7, juin 1986