mardi 6 septembre 2011

BAISER

Michel Valprémy




BAISER 1

sirop, le gosier pèle, ta mer dévale, au cap le jus glacé et l'ail peut-être, je couve ton œil, la pâte émaillée, l'insulte me bave, ton eau pue, cette source poissée, si vaine quand, dehors, meurt l'éponge


BAISER 2

succion, l'abrasion des ventouses, au relief du fruit, et le ver perce, langue fondante comme moelle chaude, et mouillée, et serpentine, chenille mordue, tranchée par ma herse


BAISER 3

comme sève, il y eut glaire, la sauce d'une tige sauvage, l'écharde carnée dans la fissure des dents, et le rire gommé, ta bouche au meilleur trou

LPDA n°47, juillet 1985