dimanche 27 décembre 2009

"Petits crapauds du temps qui passe" : compte-rendu de Alain Hélissen



Petits crapauds du temps qui passe
, Jacques Izoard et Michel Valprémy, Atelier de l'Agneau, 2006

Un duo Izoard/Valprémy. Si les tandems poète/ plasticien sont monnaie courante dans l'édition poétique, il est plus rare de voir s'associer deux poètes pour signer un livre à deux mains. Mais il ne s'agit pas ici d'une création menée simultanément puisque Jacques Izoard a écrit seul 80 poèmes qu'il a ensuite offerts à Michel Valprémy, à charge pour celui-ci d'y rajouter son grain de sel. Périlleux exercice. Qui prendra la vedette à l'autre ? De défi il n'y aura point. Les mots seuls sont en course. Sur un rythme endiablé : Ton sel, vite ! ta bave, tes mots qui mouillent, tes mots qui saucent mes mots très-secs. Le ton est donné. Chassé-croisé virevoltant. Cela ressemble à un concert baroque. On y entend des voix qui interpellent, d'autres voix en écho et celles qui interrogent. On ne sait pas très bien où on se trouve. Il y a des chevaux, du vent, des fantômes en socquettes, quatre mains pour fouiller tandis qu'on pisse en 8 sur le désert des fèves. L'ensemble sonne juste. Les interventions de Valprémy, d'abord tenues à distance des vers d'Izoard, ne tardent pas à monter aux créneaux pour s'y mêler de près, prolongeant la dictée initiale, y mettant quelques coups de pied. Les Petits crapauds du temps qui passe offrent un véritable feu d'artifice d'odeurs, couleurs, touchers, frémissements, cris, vacarme, sang, explosions, os, brasier... L'impression qu'ayant allumé la mèche, toute la partition s'embrase. Dans un dialogue final entre les deux poètes Jacques Izoard confie vouloir délivrer les mots de leur sens pour les aérer. Tout le corps, dit-il encore, est traversé de poèmes qui bougent, respirent et craquent aux jointures. Les Petits crapauds du temps qui passe en sont une vivante illustration.
Alain Hélissen

Le mensuel littéraire et poétique n° 341 mai 2006

dimanche 20 décembre 2009

Le nerf des marguerites

Michel Valprémy




LPDA, 1985

dimanche 13 décembre 2009

12 juillet

Michel Valprémy

O
ooooooooooooooo
OOOOOOOOOOOOO
ooooooooooooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOO o On ne sait jamais on ne sait jamais on ne sait jamais mais mais un regard on ne sait jamais on ne sait jamais onnesaitjamais mais mais mais un regard qui glisse OOOOOOnOOOOOOnOon ne sait jamais on ne sait jamais qui glisse qui glisse qui glisse mais mais qui glisse parce que parce que parce que on ne sait jamais on ne sait jamais entre les feuilles qui glisse entre les feuilles les feuilles un regard un regard un regard qui glisse qui glisse qui qui qui glisse glisse glissssssssssse entre c'est-à-dire c'est-à-dire c'est-à-dire on ne sait jamais si on ne sait jamais si on ne sait jamais si on ne sait jamais si le regard glisse ou si le regard glisse si le regard glisse ou si les images toutes les images toutes toutes les images en fin en fin enfin enfin enfin enfin est-ce toutes les images mais mais mais ça glisse ça glisse ça glisse ça glisse en fin en fin de journée en fin de journée bon une feuille une feuille une feuille une feuille une feuille l'image d'un arbre quoi et le regard qui glissssssssssssssssssssssssssssssse on ne sait jamais on ne sait jamais on ne sait jamais exactement il y a ilya ilya ilya une feuille une feuille une feuille oui une feuille bon une feuille enfin une feuille c'est ça une feuille mais mais mais on ne sait jamais et dans l'assiette une salade d'orange au caramel
12.7.80

Maison Astrides 13, tome 2, octobre 1991

Le Grand Horloger

Michel Valprémy

2009-12-13_204644

LPDA n°15, décembre 1984