dimanche 7 juin 2009

Le sel mat



Gage (sans rire)
tout d'abord on n'a pas compris ce qu'il voulait, entré comme un fou dans la chambre tapissée de rinceaux et de singes, lécha le carreau brisé jusqu'à ce que sa langue s'empale, on s'aperçut alors qu'il était nu, qu'il avait gardé un gant bleu à la main droite, se branlait entre pouce et index, punaises multicolores fichées dans ses fesses lisses (quelques grains de sang), rigoles de moutarde «à l'ancienne» sur les cuisses, une pipe allumée enfoncée dans le cul.
hilare, une trogne de con hurle: «FUME BIZUTH !! FUME !!»
quand le sperme jaillit il se laissa glisser par la fenêtre, on ne retrouva jamais « l'organe charnu fixé par sa partie postérieure au plancher buccal»


pour Victor
Nul n'a le droit d'être une île.
Ses moignons dans les cordes d'une guitare, la voix plane au-dessus du stade infernal. On le tuera plus loin, plus tard. Sur le terrain un camp unique (le regard des hyènes). Dans les mains des joueurs d'étranges battes, de curieuses raquettes. Hockey de sang. L'ordure militaire (cas d'illégitime offense) piétine.
Par grappes le souffle originel: «Viva la libertad !»



Un chasseur, vampire botté, plombe le vol miroitant des palombes. Le miel, le sucre fondu coule entre ses fesses poissant les plis, les poils. Et son chien (le dévouement des bêtes) lèche ce fatras de foutre et nectar.



Ton rire quartz au bord coupant du bol, zigzags de la langue lactée, papilles au bout des cils. Tu caraco/es à mon col et givres, mêlant l'épice et le soda, les coupures filigranes du rasoir.



J'aligne mes cadavres. L'un frémit encore encombré de varechs. Il vomit (un court espoir) oursins, étoiles de mer, poissons argentés et le dernier pastis. Une épouse agite ses bras, mange du sable, dans le sac de l'autre déjà dur et froid, un caillou sous la neige, je découvre un dentier de sorcière.



Enfoncé en elle, au cœur gélatineux d'une éponge (squelettes de joncs), à défoncer un ressac nocturne. Il ne l'a ouverte qu'un jour dans l'ombre pointilliste d'un poirier, traînaient des fruits entamés. Un tablier d'enfant essuya les traces blettes. Elle ne pleurait pas en ajustant le cartable sur ses épaules mates, ce n'était pas son premier coup.



Passagère(s) n°4, juillet 1985

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