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Il ne crie pas cette fois.
Il devient rouge, rouge violet ; comme un nouveau-né, un
moche.
Il dit : C’est le feu de Dieu !
Il en met du temps.
Il appelle sa mère.
Il jouit deux fois. Pas coup sur coup. Deux fois en une.
Il dit : c’est mieux qu’hier ! (Et moins bien que
demain pensé-je)
Il en bave (au sens propre).
Il n’a rien senti ; comme s’il buvait de l’eau.
Il dit : Misère de misère !
Il n’y arrive pas. Trop de bière sans doute.
Il mord. Il saigne.
Il dit : Viens aussi si tu l’oses.
Il bat son record d’endurance. (La montre ne ment pas)
Il craquette et stridule.
Il n’a rien senti ; comme s’il pissait.
Il se meurt. Il est mort.
Il en bave (au figuré )
Il dit : A la tienne !
Il grince. (Ce n’est pas le sommier tout neuf )
Il murmure le prénom du boucher, de l’apprenti boucher.
Il dit : Amour, c’est la saison des labours.
Il joue Lazare et ressuscite.
Il finira plus tard.
Il dit : Bien le bonjour, Madame !
Il respire sur deux temps.
Il dit : Appelez la police !
Il chante comme une bouilloire, comme ma grand-mère quand elle
se brûle.
Il écume ; je l’ai vu, de mes yeux vu.
Il sent la pluie d’été ; puis, ça passe.
Il freine d’un coup sec.
Il glandouille.
Il dit : Avanti ! Avanti !
Il dit : Hue ! et ho ! et hop là !
Il bâille en plein milieu.
Il retrousse ses lèvres.
Il étouffe. (C’est mauvais l’asthme)
Il en perd son chewing gum.
Il a pleuré un jour.
Il dit : Toc, toc, qui est là ?
Il n’y va pas de main morte.
Il entend les cloches.
Il voit des étoiles.
Il dit : J’arrose le monde !
Il dit : Raté !
Il dit : Bof !
Il dit : C’est toujours ça de pris.
Il a peur, on dirait ; ou mal, très mal.
Il m’insulte copieusement.
Il dit qu’il m’aime.
Je dis oui, oui sans cesse ; oui encore et encore.Le Grand Hors Jeu n°61-63, janvier 1991
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